Renoir
Renoir
Il dessinait des femmes, comme on ouvre au Matin,
Les portes de nos sens pour y puiser sans fin.
Sous le tulle léger où se perd la lumière,
Leurs seins étaient offrande en une courbe altière.
Il dessinait la vie, en deçà d'un jardin,
Dans une fille trop belle, aux cheveux de satin,
Offrant à l'appétence du rêveur solitaire
Le suc frais d'une vigne au doux parfum de terre.
Il dessinait le monde aux couleurs de la chair
Et la chair était belle de se savoir aimée,
Dans l'opulente vague de son divin mystère,
Au bord d'une rivière, en deux femmes allongées.
Il dessinait l'amour en volute élégance,
Dans la danse des corps qui s'épousent en cadence,
Et les lascives hanches naissaient de la guêpière
En amphore insolente, comme des fruits offerts.
@clorinda ( le 10 mars 2008, rimes libres ).