A Gustave Courbet
A Gustave Courbet,
Tu fis, sur la toile, frémir tant de couleurs,
Et si l’on vient te voir, c’est pour aimer tes peurs.
L’ocre en ta palette se teinte de ton sang,
Lorsque la mer se blesse au bord de tes brisants.
Tu fis saigner le corps d’un homme un peu trop beau
Qui prit, en ton décor, la pause d’un héros,
Mais, de sa main, masqua la profonde blessure
De celle qu’il aima, cachée sous la texture.
Tu fis trembler le cœur de ceux qui ne savaient
Que la femme était fleur au bord de sa forêt,
Qu’une jambe légère, et un corps alangui,
S’offrent comme éphémère à l’amour interdit.
Tu fis pleurer les cieux et d’écume et de blanc,
Tu les perlas de vagues, d’insolite colère,
Pour en trouver leur âme, en semer la lumière
Jusqu’au fond de nos yeux, par tes yeux insolents.
@clorinda.