Poème dédié aux "humbles"
Poème dédié aux « humbles »
On a dit le torrent qui dévale la pente,
On a tu le ruisseau qui glissait dans la sente,
Il n'a point dévasté la route, en son mystère,
Mais fit naître des lis sur le bord de la terre.
On a dit le volcan qui rend rouge la sphère
Et brûle dans le noir, comme un soleil levant,
On a dit tout son feu , sa lave délétère,
On a tu la pluie qui donne l'infiniment.
On a dit la flèche, dans le ciel, qui se dresse,
Le talent dans la pierre, du maître son adresse,
On a tu le maçon qui dans l'ombre a œuvré,
Celui qui, de la voûte, dans le soir, est tombé.
On a dit les princes régnant sur l'univers,
Vêtus d'or et de pourpre, cuirassés de fer,
On a tu le soldat qui s'endort dans le noir,
Les humbles citoyens qui dessinent l'Histoire.
@clorinda