Partage ton errance

L'avare qui en eut pour son argent...

L'avare qui en eut pour son argent.

 

 

Un marchand qui fort riche était

Voulant acheter un poulain

A la foire du bourg voisin,

Au soir tombé, se préparait.

 

 Avant de quitter le logis

Il fit venir sa femme et dit :

« Ma mie, il vous faut tout fermer,

Et la grange et aussi le cellier.

 

 Il est ici  tant de fripons

Qui pourraient à mon vin boire,

Voler ma paille sans façon,

Tenez clos aussi  le fumoir. »

 

« Oui,  mais si un pauvre frappait

Dit la dame qui bonne était,

Que faudrait il donc que je fasse

Je ne puis le laisser dans la glace ! »

 

« Peu me chaut vilains et manants

Ce ne sont que des mécréants

Frappez les donc de ma rapière »

Dit le marchand presque  en colère.

 

Une fois son époux parti,

Notre  dame se mit au lit.

Quand aux alentours de minuit

 Elle entendit un curieux bruit.

 

 « Ce n'est point le pas d'un pauvre hère,

Il serait beaucoup plus léger,

Celui qui vient  n'a point misère

Mais la panse comme un goret ! 

 

  « Puisqu'à mon époux il me faut

Obéir, très bien j'y consens !

Si pour une sotte il me prend,

Moi aussi je le prends au mot ! »

 

Saisissant un gourdin, la barre

Elle tira sans  bruit, ouvrit l'huis.

.Sur la tête de ce richard,

Elle frappa sans aucun répit ! 

 

Le marchand, comme on a compris,

Tant et tant de coups  il a pris

Qu'il ne peut onc de tout son or

Profiter. Souffrant il est lors !

 

Il parait qu'il a perdu raison

Et que sa dame peut à foison

Ouvrir sa cave et son logis

Pour les pauvres… même son lit !

 

@clorinda.

 

 



31/01/2011
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