Il reste au bord du Temps quelques vers en partance.
Quand les mots se froissent au coeur de notre vie
Comme des fleurs qu’une main profane a cueillies,
Qu’ils frémissent incompris, dans leurs différences,
Il reste au port du Temps quelques vers en partance.
Ils sont ténus comme le souffle d’une brise,
Légers comme un matin de mai que l’Espoir grise,
Ils vous frôlent pourtant de leurs ailes fragiles,
Avant de s’envoler pour un obscur exil.
Ils se sèment au bord de la peur et du vent,
Ignorent la tempête et sa morsure amère,
Dans les larmes du ciel, se posent, un instant,
Et font rimer la pluie au soleil éphémère.
Quand les mots se font lourds comme un arbre coupé,
Dont les feuilles gisent sous un pas qui les blesse,
Du vers immanent renaît l’étrange caresse
D’un sarment oublié dans le lierre tissé.
@clorinda le 22 avril 2011.