Le mot qui se glisse en nos mains
Le mot qui se glisse en nos mains.
Un pied déjà dans son ornière,
Et qu’on se tient au parapet
Pour avancer vers la lumière,
Lorsque la vie vient nous froisser,
Comme une rose de septembre,
Quand le soleil est passager
Que les nuées tâchent son ambre.
Lorsque la vie se fait blessure,
Semant de larmes le pavé,
Que l’oiseau pleure en la ramure
De voir le gel qui s’est levé,
Lorsque la vie s’est refermée,
Tel un
manteau sur nos détresses,
Que notre âme s’est isolée
Refusant même la tendresse,
Il reste encor au ciel d’hiver
L’étoile rouge de nos rêves,
La porte ouverte de nos vers,
Le mot enfoui qui se relève.
Le mot qui cherche son chemin,
Tel un phénix qui se redresse,
Le mot qui se glisse en nos mains
Comme un amant qui nous caresse.
Ami poète,
toi qui le sais,
Le mot vainqueur est un espoir,
Un amour fou qui ne se tait,
Un rayon d’or brisant le noir.