Je n'ai su...
Je n’ai su…
Je ne peux me dépeindre de mots enchanteurs
Je ne suis toujours pas couronnée de diamants,
Mon unique bien ce sont les sauvages fleurs
Qui poussent en liberté sous le souffle du vent.
Je ne peux me dire fille d’un duc ou d’un roi,
Car mon palais de marbre est la nature entière,
Ses hautes colonnes sont au profond des bois,
J’ai pour couche princière un fossé de fougères.
Je ne peux du Parnasse en être descendante
Et les Muses en passant ne m’ont donné que rêve,
Mes vers se sont perdus sur une étoile errante,
La belle Erato me refuse pour élève.
Je n’ai pas dérobé le feu sacré des dieux,
Tenu la Connaissance au bord de mon stylo,
Je marche, ignorante, sous la voûte des cieux
Et je ne connais des étoiles qu’Albireo.
Je n’ai point de Junon attisé la colère,
Aux ardeurs d’un Paris, sans frémir, succombé,
Je n’ai pas, par mes charmes, fait naître des guerres,
Je n’ai su qu’à l’amour tendrement me livrer.
@clorinda le 15avril 2011