Partage ton errance

Poème en prose de Summertime:

                               

                     Aimer tous les ravissements possibles…

 

 

 

Aimer…

partager l'exaltation de quelques oiseaux noirs et blancs qui dilapident

joyeusement les notes flûtées de leur gaieté dans les hauteurs sacrées

d'une cathédrale gothique. Sans se gêner, ils accompagnent les voix

polyphoniques et les orgues monumentales à tuyaux suspendues

dans la nef du grand vaisseau.

 

 

Aimer…

la voix pure d'une choriste qui glisse en notes lisses sur les flèches

de lumière traversant la belle générosité chromatique d'un vitrail sublime,

s'enroulant aussi autour de l'encensoir et de ses volutes de fumée. Ici poudre

sacrée, l'encens est parfum profane quand, dispersé sur une bûche

dans la cheminée, il se consume en imperceptibles crépitements enivrants,

apparaissant en filigrane ombré dans les cinq sens de certains mélomanes

à l'affût de l'inattendu.

 

 

Aimer…

les pigments mordorés des couleurs délayées sur la peau douce des mots

d'amour majuscules, écrits sans points ni virgules dans le scénario d'un long

métrage filmé par deux voix et deux corps pas sages improvisant le son et l'image…

Approcher de très près ensuite, les yeux du cinéphile comblé dans lesquels

repasse en différé, la douceur des jouissances perlées du soleil de fin d'été.

 

 

Aimer…

ton petit sourire surpris, quand malicieusement, je laisse couler goutte à goutte

sur ton ventre qui en redemande et frissonne en pointillé, le jus rafraîchissant,

astringent d'une plante succulente pressée entre mes doigts refermés.

 

 

Aimer…

le surprenant… en vaine attente souvent, mais si vite présent en beauté parfaite

quand, comme à l'instant, je vois par ma fenêtre sur l'eau de l'étang frisant de froid,

un cygne blanc fendant le silence de l'arrière-saison devenue mutique sans

les oiseaux qui ont migré pour chanter dans des ailleurs meilleurs.

 

 

Aimer…

une chose et son contraire…la solitude qui ne l'est pas, parce que envahie

d'envies toujours renouvelées…Au fil du temps qui passe, l'envers et l'endroit

de sa vie, en surface et en profondeur… Avec délice enfin, en se penchant

avec spontanéité et sans raisonner sur la géométrie variable ou imprécise

de tous les ravissements possibles, profanes ou sacrés…

 

 

@Summertime

 

14.10.08cj

 

 

 

 



21/12/2008
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