C'est encor le printemps
C’est encor le printemps.
C’est encor le printemps, tout satiné de blanc,
Qui renaît dans le vent et parsème de rose
Le cœur des cerisiers. C’est encor le printemps
Repoussant le passé, au sein de toute chose.
On a beau le chasser, comme on chasse le Temps
Qui froisse un peu plus fort, chaque jour, nos paupières,
Refuser de le voir, lorsque hurle la guerre,
Il sème, dans nos yeux, un peu du firmament.
C’est toujours l’avenir au plus noir des pensées,
Comme une terre neuve encor ensemencée.
Que le rêve se blesse aux portes de nos cœurs,
Le cri d’un nouveau né viendra défier nos peurs.
On a beau le voiler du linceul désespoir,
Le clouer sur la croix de l’insolente peine,
Il est là qui renaît de la mort et des haines,
Etoilant de lumière nos jours et nos soirs.